Étienne qui porte un nom grec (stephanos, le couronné) est le premier martyr, vers l’an 34.
Il apparaît parmi les disciples des apôtres dans la première communauté chrétienne de Jérusalem. Quand des disputes s’élèvent au sujet des veuves hellénistes et des veuves juives, on pense tout de suite à lui et il devient le premier des sept diacres chargés du service des tables afin de décharger les Apôtres des tâches matérielles.
(cfr Actes des Apôtres 6, 1-6 :
« En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait et les Hellénistes se mirent à récriminer contre les Hébreux parce que leurs veuves étaient oubliées dans le service quotidien. Les douze convoquèrent alors l’assemblée plénière des disciples et dirent : « Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des tables. Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis d’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cette fonction. Quant à nous, nous continuerons à assurer la prière et le service de la Parole. » Cette proposition fut agréée par toute l’assemblée : on choisit Étienne, un homme plein de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d’Antioche ; on les présenta aux apôtres, on pria et on leur imposa les mains. ».)
Il s’en acquitte à merveille sans pour autant se trouver exclu du service de la Parole. Selon les Actes des Apôtres, Étienne accomplit des « prodiges et des signes remarquables parmi le peuple » (Actes 6, 8).
Ce n’est pas en effet pour son service de charité qu’il est arrêté mais bien pour avoir, devant des représentants de la « synagogue des Affranchis », proclamé avec sagesse l’Évangile de Jésus, le Christ. Devant le Sanhédrin, on confronte Étienne à des témoins qui l’accusent de quatre blasphèmes : contre Dieu, contre Moïse, contre la Loi et contre le Temple de Jérusalem, lieu saint. Dialecticien, Étienne se disculpe de ces accusations en résumant l’histoire d’Israël, dans laquelle il présente d’abord une triple louange du Dieu de gloire ; il loue ensuite Moïse pour sa ferveur, ses miracles et pour la qualité de son accès à Dieu, il loue triplement aussi la Loi – qui vient de Dieu, est transmise par Moïse et donne la vie, et enfin Étienne loue le Temple, commandé par Dieu et construit par Salomon. (Actes 7, 2-50). Toute la prédication des apôtres défile dans son discours. Il reproche à ses juges la dureté de leurs cœurs et la mise à mort des saints. Il accuse les Juifs de résister depuis toujours à l’Esprit Saint et pour couronner le tout, il a une phrase dévastatrice qui ôte tout son sens à leur observance de la loi : « Tels vos pères ont été, tels vous êtes. (…) Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous, maintenant avez trahi et tué ; vous qui avez reçu la Loi par le ministère des anges, et ne l’avez pas observée. » Et il termine par une vision divine : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu. » C’en est trop. On se saisit de lui, on l’entraîne, on le lapide sous les yeux d’un certain Saul. Étienne meurt comme son Maître, pardonnant et s’abandonnant entre les mains du Père. Il est le premier martyr et, de ce grain tombé en terre, le premier fruit sera la conversion de Saul sur le chemin de Damas, pour qui le ciel s’est ouvert aussi. Paul en fut aveuglé parce qu’il n’avait pas encore reçu la grâce du Baptême.
Sa fête est célébrée le 26 décembre et encore le 2 août (translation de ses reliques).
Il est le patron des fondeurs.
Il existe 45 saints qui portent le même prénom.
Il a donné son nom à la ville de Saint-Étienne, dans la Loire, et à soixante-douze autres communes françaises, sans compter les formes occitanes telles que Saint-Estèphe ou Saint-Estève.